Le Chili
Pays de Pablo Neruda, de Gabriela Mistral ou encore de Violetta Parra. Un pays dont la longueur dépasse les 4000 km de côte et la largeur maximum 350 km. Ce pays, à la fois fort et fragile, a subi de nombreux séismes dont le plus grand jamais enregistré dans le monde d’une magnitude de 9,5 en l’an 1960 à Valdivia. Les contrastes y sont très marqués, non seulement au niveau géographique entre le nord sec et aride et le sud humide et vert qui loge de nombreux glaciers mais aussi au niveau politique entre la gauche et la droite. Sa situation géographique est aussi contrastée puisque le Chili se situe entre la côte pacifique à l’ouest et la cordillère des Andes à l’est du pays avec une multitude de volcans et de sommets, dont le plus haut du pays, le Nevado ojos del salado s’élevant à 6893 mètres. Son histoire politique, elle aussi, a marqué bien plus qu’une génération et a aussi intensifié les différences d’opinion dans ce pays. C’est un pays qui avance à vitesses distinctes entre la très moderne, parfois stressante et très peuplée capitale de Santiago et ses villages retirés de Patagonie, où le calme règne et la nature reprend tous ses droits. En Patagonie, je pensais parfois être plus en Allemagne qu’au Chili en mangeant les délicieux « Kuchen » près de fiords d’un bleu transparent qu’on confondrait presque avec des lacs. Dans un pays où « YA » s’utilise à tout bout de champ pour dire « oui », « déjà », « on y va » ou bien plus, je me suis sentie plus que jamais proche de chez moi. J’imagine que leur « YA » est un héritage du « JA » des Allemands qui arrivèrent nombreux en Patagonie. Les larges autoroutes goudronnées laissent petit à petit place à des pistes sur la Carretera Austral, longue de 1240 km de Puerto Montt à Villa O’Higgins, où il vaut mieux rouler en 4X4 plutôt qu’en voiture rabaissée. Les plus courageux et amoureux d’aventure la parcourent souvent à bicyclette tout terrain. Pour toutes ces raisons et encore bien plus, j’aime ce pays et je savais il y a deux ans quand j’ai découvert une partie de ces différences entre un trek à Torres del Paine et le désert d’Atacama ou encore la ville portuaire de Valparaíso, que j’y reviendrais très vite. Triste de ne pas avoir pu admirer les étoiles à travers d’un télescope il y a deux ans dans le désert d’Atacama, je savais que je retenterais ma chance très vite. La pleine lune qui éclairait trop en a décidé autrement à San Pedro au mois de janvier dernier mais je n’ai pas abandonné et j’ai finalement vu ces magnifiques étoiles à travers d’un autre télescope à Vicuña et un de mes rêves s’est réalisé à ce moment-là. Après avoir traversé ce pays du nord au sud, après avoir passé plus de 6000 km sur les routes en bus et en voiture, une partie de moi est restée là-bas. Il y a des pays qui nous marquent plus que d’autres, pour différentes raisons qui sont, pour la plupart du temps, personnelles et qui sont en relation avec les expériences vécues et les personnes rencontrées et qui vont au-delà de la beauté et les richesses qu’offre un pays. Il y a plusieurs pays sur mon chemin de la découverte d’Amérique latine qui m’ont fait cet effet et le Chili en fait absolument partie. Le Chili vous séduit tant par sa nature que par ses villes et vous invite à revenir.